Bilan de mon défi fingerstyle de 30 jours

Avez-vous déjà ressenti cette frustration lorsque certains mouvements de votre main droite à la guitare semblent compliqués, voire impossibles à réaliser sur le moment ?

Cette sensation de manque de souplesse, de précision ou de rapidité qui vous empêche d’enchaîner les arpèges ou de jouer l’œuvre fingerstyle que vous rêvez de maîtriser ou de pouvoir jouer sereinement en public ? 

Alors, vous vous demandez si des exercices spécifiques pourraient réellement améliorer cette situation. Est-il possible, en 30 jours, de redonner à votre main droite la dextérité nécessaire pour jouer plus facilement l’œuvre sur laquelle vous bloquez actuellement. 

C’est exactement le défi que je me suis lancé. Pendant 30 jours, j’ai consacré 20 minutes par jour à des exercices ciblés pour renforcer ma main droite, améliorer sa coordination et sa précision.

Le but était clair: retrouver une dextérité naturelle, tout en testant l’efficacité d’un programme structuré basé sur un travail de concentration tout en respectant la façon dont le cerveau mémorise les mouvements.

Ces exercices ont-ils été efficaces ? Quelles difficultés ai-je rencontrées, et quelles découvertes ont transformé ma façon de pratiquer la guitare ?

Je vous partage ici le bilan complet de cette expérience, avec des conseils pratiques et des ressources pour que vous puissiez, vous aussi, progresser efficacement en fingerstyle.

Pourquoi ce défi en fingerstyle ?

Le manque de temps est un obstacle auquel nous sommes nombreux à faire face. Entre les obligations professionnelles, la vie de famille et les projets personnels, il est parfois difficile de maintenir une pratique régulière de la guitare. Résultat : la main droite, essentielle en fingerstyle, perd en souplesse et en précision, rendant certains morceaux difficiles à exécuter.

Pour contrer ce phénomène, j’ai décidé de me lancer un défi de 30 jours, avec des exercices ciblés pour améliorer la dextérité et la précision de ma main droite. L’objectif était clair : ancrer durablement les mouvements dans la mémoire procédurale afin de jouer avec plus de fluidité.

Pourquoi ce focus sur la main droite ? Parce que c’est elle qui pose le plus souvent problème en guitare fingerstyle. Le cerveau ne pouvant pas gérer efficacement deux mouvements complexes simultanément, automatiser les gestes de la main droite permet de libérer de la bande passante pour l’interprétation musicale et la main gauche.

Ainsi, en pratiquant chaque jour des exercices spécifiques – notamment des exercices pour la main droite guitare et des gammes – j’ai cherché à retrouver cette aisance. Une main droite plus souple et précise, c’est la garantie d’un jeu plus expressif.

Pour découvrir plus en détail la structure et les objectifs de ce défi, je vous invite à consulter l’article original sur le défi fingerstyle.

🎸 30 jours d’exercices avec des hauts et des bas

Ces 30 jours de défi ont été marqués par des hauts et des bas. Il y a eu des jours où tout a fonctionné à merveille, et d’autres où certains exercices auxquels je suis pourtant habitué, se sont révélés plus compliqués. 

Par exemple, lors de la séance 29, la fatigue accumulée a rendu les exercices particulièrement difficiles. Les doigts ne répondaient plus comme je l’aurais souhaité, et une forme de frustration s’est rapidement installée.

Cependant, cette difficulté passagère ne remet pas en cause les bénéfices globaux du défi.

Il est important de savoir accepter que le corps ait parfois des limites et qu’il est normal d’éprouver des baisses de performance. Cela ne veut pas dire que vous n’avez rien retenu, ou que vous n’avez pas correctement mémorisé tout ce sur quoi vous avez travaillé. 

Mais juste que votre corps a besoin de temps pour assimiler les mouvements et récupérer. Il ne faut donc pas les voir comme un échec, mais plutôt comme une étape normale et nécessaire dans le processus d’apprentissage.

Dans l’ensemble, ce défi de 30 jours a été très utile, et surtout efficace. Il m’a permis d’atteindre le but premier que je m’étais fixé, c’est-à-dire redonner de la dextérité et de la souplesse à ma main droite.

Et ça, c’est le plus important, et j’en suis très content.

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Ce que le défi a révélé

La pratique quotidienne du défi a mis en lumière une faiblesse spécifique dans ma technique : les mouvements impliquant l’annulaire manquent de précision et de régularité.

Cela est particulièrement perceptible dans les exercices de gammes, notamment lorsque le doigté alterne entre le majeur et l’annulaire ou entre l’index et l’annulaire. Cette difficulté n’est pas apparue par hasard.

Depuis plus de 15 ans, j’ai pris l’habitude de jouer aux doigts, en butée, en utilisant principalement l’index et le majeur. Cette technique a naturellement renforcé les muscles associés à ces deux doigts, tandis que l’annulaire, moins sollicité, est devenu un maillon faible dans ma main droite.

Pour corriger cette lacune, il est nécessaire d’intégrer davantage d’exercices spécifiquement conçus pour améliorer la coordination et la réactivité de l’annulaire.

Par exemple, travailler des exercices pour la main droite guitare en alternance majeur-annulaire et inclure des passages de gammes permet de solliciter et renforcer les muscles concernés. Ce type d’entraînement ciblé, associé à des séances régulières et progressives, devrait permettre d’équilibrer la musculature de la main et d’améliorer la précision des mouvements, même à des tempos plus élevés.

L’importance de la concentration

La concentration joue un rôle central dans l’apprentissage et la maîtrise de la guitare fingerstyle. Tout au long de mon défi, j’ai pu constater à quel point travailler lentement et avec une attention soutenue était essentiel.

Sans cette concentration, il est impossible de percevoir les subtilités de son propre corps en action.

Il faut apprendre à ressentir quels muscles travaillent, identifier ceux qui sont inutilement sollicités et, surtout, ramener constamment son attention sur ce qui compte vraiment.

Si l’esprit s’évade, les tensions peuvent s’inscrire dans la mémoire procédurale et devenir automatiques. Résultat: un jeu plus en force, moins musical, et des difficultés de progression qui semblent inexplicables.

J’ai d’ailleurs observé un phénomène particulièrement intéressant lors des exercices impliquant une alternance majeur-annulaire. Lorsque la vitesse augmente, cette alternance génère naturellement des tensions musculaires au niveau de l’avant-bras, du biceps ou même de l’épaule.

Ce qui est fascinant, c’est la manière dont ces compensations se déplacent. En relâchant consciemment la tension d’une zone, j’ai souvent remarqué qu’elle se déplaçait vers une autre zone. Cette compensation musculaire est une réaction naturelle du corps face à un geste qui n’est pas encore totalement maîtrisé.

À l’inverse, lorsque je joue en alternance index-majeur, ces tensions sont absentes, témoignant d’une coordination ancrée dans la mémoire procédurale.

Cette capacité de concentration devient encore plus important lorsque l’on s’aventure en dehors de sa zone de confort, notamment lors de passages rapides ou de nouveaux motifs d’arpèges. Même lorsque tout semble se dérouler en souplesse, des tensions discrètes peuvent s’inviter et compromettre la qualité jeu et du son.

Apprendre à rester concentré et relâché dans ces moments-là est donc un levier puissant pour progresser efficacement et durablement à la guitare.

Un objectif technique révélateur

Un autre objectif que je m’étais fixé pendant ces 30 jours était de pouvoir jouer l’arpège de la première étude de Villa-Lobos à 110 bpm.

Ce choix n’était pas anodin : réussir à atteindre cette vitesse est un indicateur fiable de la souplesse, de la précision et de la décontraction de la main droite. En effet, le moindre signe de tension ou d’irrégularité se traduit immédiatement par des erreurs et des difficultés à maintenir la régularité du motif.

Au fil des séances, j’ai réussi à atteindre cette vitesse à plusieurs reprises, et même à dépasser les 110 bpm par moments. Cependant, ces réussites ponctuelles et ont nécessité une concentration intense. Le mouvement n »est pas encore suffisamment automatisé pour être reproduit de manière naturelle à cette vitesse.

Le défi m’a néanmoins permis de réaliser un progrès significatif: avant ces 30 jours, maintenir un tempo de 98 à 105 bpm représentait une véritable sortie de ma zone de confort. Aujourd’hui, cette plage est devenue beaucoup plus accessible et stable, ce qui constitue une avancée majeure.

Le travail doit donc se poursuivre pour franchir définitivement ce palier et stabiliser l’arpège à 110 bpm de façon durable. Cette expérience confirme une fois de plus que, lorsque l’on s’attaque à des passages techniques, mieux vaut avancer étape par étape en isolant les difficultés.

Et maintenant, à vous de jouer

La progression à la guitare ne repose pas uniquement sur le talent ou l’inspiration. C’est avant tout une question de régularité, de patience et d’écoute attentive de son propre corps. Ce défi de 30 jours m’a démontré, une fois de plus, que des séances courtes mais ciblées peuvent produire des résultats impressionnants, même lorsqu’on dispose de peu de temps au quotidien.

Si vous souhaitez, vous aussi, améliorer votre dextérité en guitare fingerstyle, je vous invite à suivre ce même défi. Sur la page du défi, vous trouverez l’intégralité des vidéos quotidiennes de mes séances, avec des explications détaillées et des conseils pratiques. De plus, toutes les partitions et exercices sont disponibles sous forme de tablature pour vous permettre de reproduire facilement les exercices chez vous.

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