La concentration #2, devenez un véritable guitariste !
Apprendre à jouer de la guitare est une chose. Mais faire de la musique en est une autre.
Faire de la musique requiert un véritable travail en profondeur, tant sur la technique que sur soi-même.
La guitare est un instrument très accessible et par conséquent très populaire. On trouve d’ailleurs des guitares dans beaucoup de foyers. Quel que soit le type d’instrument, folk, électrique ou classique, il est toujours possible de s’amuser rapidement. Souvent quelques accords suffisent pour que la magie opère. Nul besoin d’être un dieu !
En revanche, lorsqu’il s’agit d’aller plus loin techniquement, pour transmettre des émotions, ou avoir un jeu plus fluide, savoir placer quelques accords ne suffit plus.
Il faut alors avoir des mains bien placées sur le manche, apprendre par exemple à conserver un doigt par case, faire attention à la position du corps, souvent apprendre à lire des partitions et connaître l’emplacement des notes sur le manche.
Dès lors, un véritable travail technique, minutieux et organisé doit être fait. En effet, jouer des œuvres en boucle dans l’espoir de les voir s’améliorer ne suffit plus. Il faut se pencher sur les détails et les points faibles. Répéter des mouvements pour faire disparaître les cordes qui frisent, travailler le son, avoir un jeu propre !
Il faut entamer un travail en profondeur, introspectif et souvent difficile, car les résultats ne sont pas toujours spectaculaires comme lorsque l’on débute, et les paliers parfois nombreux.
La première partie du livre Deep Work de Cal Newport, que j’ai résumé ici, était orientée sur un côté plutôt technique du monde de l’internet et de la programmation informatique. Même si le propos avait tout son sens, comprendre l’impact de la concentration et le parallèle avec le monde de la musique pouvait être plus difficile à conceptualiser.
À contrario, cette seconde partie traite davantage de comment obtenir une concentration optimale, et ne se limite plus au monde de l’informatique. Il est ainsi plus facile d’appliquer les concepts au travail de musicien.
Bonne lecture !
Sommaire
Partie 2 – Les règles
Règle n°1 – Travailler en profondeur.
Pour favoriser le travail en profondeur, il est nécessaire de mettre en place des conditions permettant d’y accéder par le biais d’une organisation stricte et de rituels.
Instaurer des rituels permet de prendre de bonnes habitudes et de limiter le désir qui pousse à éviter les tâches complexes au profit d’activités plus simples.
En 2012 les chercheurs W. Hoffmann et R. Baumeister ont démontré que nous passons notre temps à résister à un certain nombre d’envies lorsque nous effectuons des tâches complexes.
Par ce biais, nous épuisons notre volonté. Ainsi à mesure que nous l’utilisons, notre capacité à résister diminue et nous mène vers la facilité.
C’est pourquoi il est important de mettre en place des stratégies permettant de recharger notre volonté grâce à des habitudes bien déterminées afin de pouvoir en toute quiétude se plonger dans un travail en profondeur.
Choisir votre philosophie de la profondeur
Choisir la bonne approche pour favoriser un projet de travail en profondeur est gage de réussite. La stratégie mise en œuvre doit tenir compte des impératifs de votre emploi ainsi que ceux relatifs à votre vie personnelle.
En limitant l’épuisement de votre volonté, vous assurez la réussite de votre projet.
La philosophie monastique du travail en profondeur
La philosophie monastique est une stratégie bien particulière qui consiste à réduire au maximum voir supprimer totalement les obligations superficielles.
Le principe est de disposer de long créneaux successifs permettant une concentration maximum. En supprimant toutes les obligations superficielles, la volonté n’est que très peu sollicitée.
La simplicité radicale de la philosophie monastique s’adresse principalement aux personnes ayant des objectifs professionnels exceptionnellement bien définis. Des projets concrets à réaliser, impliquant des contributions claires et individualisées.
Si vous faites partie de ces personnes, songez sérieusement à cette approche. Elle fera la différence entre une carrière discrète et un parcours qui restera dans les mémoires.
La philosophie bi-modale de l’organisation du travail en profondeur
La philosophie bi-modale consiste à alterner des périodes d’intense concentration avec des périodes de liberté d’action.
Une organisation bien définie permet de déterminer les moments durant lesquels vous travaillez concentré, à l’écart de toute distraction, et des périodes ou vous êtes parfaitement disponible pour les autres. Cette stratégie permet une productivité extrême et une intensité cognitive maximale qui favorise les découvertes capitales.
La philosophie bi-modale est compatible avec un grand nombre de métiers. Il est en effet souvent possible, si les conditions sont bien marquées, de se rendre indisponible au moins une journée par semaine.
Les lecteurs de cet article on également lu : Comment tout apprendre plus vite à la guitare
La philosophie rythmique de la programmation du travail en profondeur
Cette philosophie repose sur une simple habitude quotidienne.
On détermine un horaire et une durée précise applicables chaque jour. Cette simple habitude évite de perdre de l’énergie, en éliminant les décisions. Pour être efficace, l’habitude peut être accompagnée d’un calendrier affiché au mur sur lequel on indique les périodes destinées au travail en profondeur. Puis on vient placer une croix rouge pour chaque jour ou la séance de travail en profondeur a été effectuée.
La philosophie rythmique s’oppose à la philosophie bi-modale dans le sens ou elle ne permet pas une concentration aussi intense. Mais elle à l’avantage d’être plus adaptée à la nature humaine.
Cette stratégie est principalement applicable pour les personnes n’ayant pas de pression ni de deadline quant à leur production.
La philosophie journalistique de programmation du travail en profondeur
Cette philosophie est probablement la plus difficile à mettre en place et n’est pas destinée aux novices du travail en profondeur.
Elle requiert la capacité à faire basculer rapidement son esprit entre une période libre et une période de forte concentration. Faire ainsi basculer son esprit n’est pas naturel. Sans entraînement, cette approche peut rapidement vider votre réservoir de volonté.
Pour que cela fonctionne vous devez avoir la conviction que ce que vous faites est important et portera ses fruits. Cela implique une grande motivation.
La philosophie journalistique est destinée aux personnes ayant un emploi du temps souvent contrarié ou mouvementé. Elle consiste à placer dès que possible une séance de travail en profondeur en apprenant à exploiter les créneaux de temps libre lorsqu’ils se dégagent.
Ritualiser
Pour assurer l’efficacité d’un travail en profondeur, il est important de mettre en place un rituel de travail bien défini. Le rituel a pour but de minimiser les efforts nécessaires à l’exécution des tâches difficiles.
Le rituel se défini par: un lieu de travail, un horaire avec une durée prédéterminée, des règles fixes permettant d’assurer un travail efficace mais aussi de mesurer la quantité de travail fourni.
Il est également important de déterminer la façon dont votre rituel débute, comme par exemple, une séance d’exercice légère afin de garder les idées claires. Un rituel est très personnel et dépend de votre situation.
Travailler en profondeur est une activité sérieuse qui ne doit pas être prise à la légère
Le rituel apporte la structure nécessaire à un engagement permettant à l’esprit de basculer dans un état qui favorise la création et la réalisation de choses importantes.
Les grands moyens
Alors qu’elle travaillait à l’écriture du dernier Harry Potter, et trouvait la concentration difficile chez elle, JK Rowling a décidé de s’enfermer dans la chambre d’un hôtel 5 étoiles du centre d’Édimbourg afin de terminer la rédaction de son roman.
La modification de l’environnement habituel, associé à un investissement significatif en temps ou argent dans le but d’augmenter la concentration accroît l’importance de la tâche.
Ceci à pour effet de réduire la procrastination et renforce la motivation et l’énergie.
La force dominante de la stratégie des grands moyens est la psychologie consistant à s’investir sérieusement à l’exécution d’une tâche. Elle place celle-ci au rang de priorité mentale et aide à débloquer les ressources nécessaires pour parvenir à vos fins.
Pour atteindre ses objectifs, il faut savoir se donner les bonnes priorités.
Ne pas travailler seul
Contrairement à ce qui a été évoqué jusqu’à présent, il est tout à fait possible de travailler dans un état de concentration intense tout en collaborant avec d’autres personnes.
Dans certains cas, travailler de concert avec plusieurs personnes lors de séances de travail sur un même sujet permet de conserver l’esprit à la tâche importante. Il est important de ne pas confondre ce concept avec celui de la théorie du hasard heureux des bureaux paysagés.
Réfléchir et travailler en collaboration implique un état de concentration important pour tous les participants. Il est donc nécessaire d’être à l’écart des distractions qui nuisent au travail en profondeur.
En fonction des objectifs que vous souhaitez atteindre ou du domaine dans lequel vous exercez, vous pouvez envisager de travailler en collaboration lorsque cela s’impose. Il peut ainsi être possible d’obtenir des résultats de meilleure qualité qu’en travaillant seul.
Diriger la manœuvre à la manière d’une entreprise
Une fois déterminée l’importance du travail en profondeur, il faut alors se poser la question de la stratégie à aborder pour atteindre cet objectif : libérer le temps nécessaire pour du travail en profondeur dans le but d’exécuter une tâche importante.
Cela revient à poser la question : comment mettre en œuvre une stratégie permettant d’atteindre ses objectifs ?
La réponse se trouve dans un ouvrage de Chris McChesney et Sean Covey : The 4DX, The four disciplines of execution. Même si les idées de cet ouvrage sont à l’origine destinées aux grandes entreprises, les concepts associés semblent pouvoir s’appliquer là où il faut prendre des mesures à l’encontre de nombreuses obligations.
Discipline n°1 : Se concentrer sur ce qui est primordiale
Plus vous essayez d’en faire, moins vous réussissez de choses. Il est donc primordiale de réduire la liste des objectifs et sur lesquels il sera plus simple de se concentrer.
En effet, l’obligation de devoir passer plus de temps concentré ne fait généralement pas naître l’enthousiasme. Mais disposer un objectif précis procurant des avantages professionnels notoires est source d’un enthousiasme constant.
Discipline n°2 : Agir conformément aux indicateurs stratégiques
Il existe 2 types de critères permettant d’évaluer la réussite : les indicateurs de résultats et les indicateurs stratégiques.
Les indicateurs de résultats décrivent ce que vous essayez d’améliorer.
Les indicateurs stratégiques évaluent ce qui mènera à la réussite. Ils mesurent l’impact de vos comportements sur votre production finale.
Pour un travail de profondeur efficace, l’indicateur stratégique serait le temps passé à travailler dans un état de profonde concentration et l’indicateur de résultat pourrait, suivant votre activité être le nombre de publications par an.
En contrôlant ainsi le nombre réel d’heures passées à travailler en profondeur, vous aurez un indicateur pertinent permettant d’améliorer votre performance à long terme.
Discipline n°3 : Disposer d’un tableau d’affichage stimulant
Vous pouvez par exemple faire un tableau sur lequel vous inscrivez chaque jour le nombre d’heures passées à travailler en profondeur. En fin de semaine vous additionnez le total de vos heures, ce qui vous permettra d’améliorer votre performance d’une semaine sur l’autre.
Lorsque vous atteignez votre objectif, ce tableau vous permettra de comptabiliser le nombre réel d’heures passées à une même tâche et ainsi de lier l’indicateur stratégique à l’indicateur de résultat.
Discipline n°4 : Créer une cadence de responsabilisation
Le bilan hebdomadaire est un moment important pour revenir sur les indicateurs stratégiques de la semaine écoulée. Pour fêter les réussites, ou faire le point sur les causes à l’origine par exemple d’une mauvaise semaine dans le but d’apporter des améliorations.
C’est aussi le moment pour affiner son emploi du temps mais également, le moment de revoir le temps réellement passé à une tâche en comparaison de ce qui avait été estimé.
Conclusion
Les disciplines du 4DX m’ont permis d’améliorer ma productivité, en apportant un caractère régulier à mes séances de travail alors qu’auparavant j’avais plutôt tendance à travailler à la dernière minute.
Être paresseux
Dans une journée, l’oisiveté est une période aussi importante que le travail en profondeur.
Ainsi, lorsque la journée de travail est terminée, le couvercle doit être refermé jusqu’au lendemain matin afin de permettre au cerveau de se reposer.
Pourquoi le repos intellectuel est-il salutaire pour produire un résultat de qualité ?
Raison n°1 : l’arrêt intellectuelle favorise l’apparition d’idées
Des travaux de recherches ont conduit le psychologue néerlandais Ap Dijksterhuis à présenter la théorie de la pensée inconsciente. Cette théorie consiste à comprendre le rôle de la réflexion conscient et inconscient dans la prise de décision.
Lorsque la prise de décision implique des règles strictes, telles que des calculs mathématiques ou de la logique, la conscience doit intervenir car elle permet de fournir un résultat juste. En revanche, lorsqu’il s’agit de traiter un grand nombre d’informations comprenant de multiples contraintes floues ou contradictoires, le subconscient offrira une réponse plus appropriée.
Mettre le cerveau au repos en dehors du temps de travail permet au subconscient de traiter les informations complexes de la journée.
Raison n°2 : l’arrêt intellectuel contribue à refaire le plein d’énergie pour travailler en profondeur.
Des expériences menées sur plusieurs groupes de personnes ont démontré l’efficacité d’un arrêt intellectuel avant une prise de décision importante comportant de nombreux critères.
Les résultats obtenus on fait ressortir que les personnes ayant bénéficié d’un repos de l’attention prennent de meilleures décisions que les autres.
Ces expériences ont confirmé ce que l’on appelle la Théorie de restauration de l’attention. Cette théorie stipule qu’il est possible de recharger l’attention à condition de ne pas la solliciter.
Pour recharger l’attention, il faut minimiser l’utilisation de ce que l’on appelle l’attention dirigée lors des périodes de repos et privilégier des activités simples.
L’utilisation des réseaux sociaux, ou les promenades en ville sont des activités qui requièrent de l’attention dirigée, et qui par conséquent contribue à l’épuiser.
Lorsque l’attention dirigée est épuisée, nous rencontrons des difficultés de concentration et nous réduisons notre réservoir de volonté.
Raison n°3 : Les tâches remplaçants l’arrêt intellectuel du soir ne sont généralement pas très importantes
Les études menées par K. Anders Ericsson dans le cadre de ses recherches sur la pratique délibérée ont montré que le temps consacré aux tâches exigeantes sur le plan cognitif ne peuvent excéder 1h30 par jour pour un novice et 4h pour expert.
Si votre journée de travail est bien organisée, ce temps limité d’utilisation de l’attention dirigée requise pour le travail en profondeur peut être utilisé pour des tâches jouant un rôle clé en rapport à vos objectifs.
En revanche, les tâches effectuées le soir, doivent être simples et sans importance.
La mise en place d’un rituel strict à la fin de chaque journée de travail permet de poser efficacement le couvercle jusqu’au lendemain. Ce rituel doit prendre en compte la revue des tâches inachevées en garantissant que vous ayez un plan bien déterminé pour les achevées ou que vous puissiez retrouver facilement les informations le moment venu..
Le rituel de fin de journée à pour but d’éviter l’effet Zeigarnik, tel que décrit par la psychologue Bljuma Zeigarnik, qui veut qu’une tâche inachevée accapare notre attention.
Règle n°2 : Étreindre l’ennuie
Avant de pouvoir atteindre un niveau de concentration élevé, notre cerveau a besoin d’apprendre à se focaliser sur une seule tâche à la fois et à se débarrasser de la distraction.
Si vous compensez le moindre signe d’ennui par une consultation de votre smartphone, cela signifie que malgré vos efforts, un niveau de concentration élevé est impossible. Travailler en multitâche est probablement devenu une habitude dont il va falloir vous défaire.
Faire une pause après une période de concentration plutôt qu’une période de distraction
Certains pensent qu’il est aisé de passer d’un état de distraction à une état de concentration intense. Mais la réalité n’est pas aussi simple. Un cerveau accro à la distraction aura besoin d’être reprogrammé afin d’afficher un niveau élevé de concentration.
Plusieurs méthodes préconisent simplement de se déconnecter de quelques heures à quelques jours régulièrement. Mais ces méthodes sont peu efficaces.
Une technique efficace consiste à planifier dans la journée des créneaux durant lesquels il est possible de se connecter et de surfer. En dehors de ces plages la connexion est interdite. Surfer sur la toile, utiliser les réseaux sociaux ou consulter sa boîte mail, n’est en soi pas un problème. Mais cela devient nuisible lorsque l’envie de distraction apparaît lors de périodes d’ennui, de difficulté cognitive ou lorsqu’il s’agit d’accomplir une tâche difficile avec peu de stimulis.
Voici 3 éléments à prendre en compte afin de vous aider à mettre en place cette stratégie.
Élément n°1
Si dans votre journée vous devez passez du temps en ligne pour par exemple répondre rapidement aux emails, vous pouvez alors augmenter la fréquence des créneaux où vous êtes connecté. L’important étant de respecter strictement les plages hors connexion.
Élément n°2
Quelque soit votre façon de programmer vos créneaux internet, les périodes en dehors de ces créneaux doivent absolument rester vierge de toute utilisation d’internet.
Si vous ne respectez pas une plage hors ligne en raison d’un besoin de connexion pour la tâche en cours dans votre travail, alors votre cerveau pourra considérer ces créneaux comme perméables et l’apprentissage de la déconnexion sera perdu.
Élément n°3
Si en dehors de vos horaires de travail vous ne prolongez pas la stratégie des créneaux internet planifiés, alors vous ne serez pas en mesure de reprogrammer votre cerveau efficacement.
Utiliser internet n’est pas un problème, mais il faut habituer le cerveau à rester focaliser sur la réalisation d’une tâche afin d’augmenter la capacité de concentration et à isoler ce qui est important et pertinent.
Travailler comme Teddy Roosevelt
Lors de l’année universitaire 1876 – 1877, Théodore Roosevelt, le futur président des États-Unis, est étudiant en première année à Harvard. Sans être le meilleur de sa classe, Théodore obtient des mentions dans 5 matières sur 7, tout en consacrant moins de temps à l’étude que la plupart des étudiants.
Son secret, une planification rigoureuse de sa journée et une intensité de travail importante.
Pour mettre cette technique en place, estimez le temps normalement nécessaire à la réalisation d’une tâche importante, réduisez considérablement la durée, puis engagez vous publiquement ou utilisez un compte à rebours bien en vue sur votre bureau.
Cette méthode vous forcera à vous concentrer de façon importante, en ne laissant aucune place à la distraction.
Méditer de manière productive
La méditation productive consiste à profiter d’une période ou vous être occupé physiquement mais pas mentalement, tel que la marche ou la course à pied.
Utilisez ce temps pour vous concentrer sur un problème donné. Une pratique régulière va obliger votre esprit à se concentrer sur un point précis plutôt que de vagabonder.
Plusieurs séances seront probablement nécessaires avant que votre cerveau ne cesse de vagabonder et ne vous envahisse de problèmes inutiles.
Conseil n°1 : Méfiez vous des distraction et des boucles
Le premier acte de rébellion de votre esprit, sera d’émettre des pensées sans rapports avec sujet sur lequel vous souhaitez vous concentrer. Lorsque vous vous apercevez recentrez votre esprit calmement.
Face à un problème complexe, votre esprit est programmé pour éviter une trop grande dépense énergétique. Il va donc reprendre ce que vous savez déjà plutôt que de vous amener vers le résultat. Lorsque vous vous en apercevez, faites vous la remarque puis redirigez votre esprit pour avancer dans votre réflexion.
Conseil n°2 : Structurez votre réflexion en profondeur
Structurer la réflexion permet de faire avancer votre esprit dans la direction souhaitée. Identifiez dans un premier temps les variables pertinentes que vous placerez dans votre mémoire à court terme. Il peut s’agir par exemple des points à aborder pour la rédaction d’un article.
Puis déterminer la question qui vous permettra à l’aide des variables pertinentes d’avancer dans votre réflexion. En admettant que vous puissiez répondre à la question, assurez-vous que la réponse soit juste, puis répéter le processus.
Règle n°3 : Dire adieu aux réseaux sociaux
L’hyper connectivité aux réseaux sociaux a pour effet de fragmenter le temps et rapidement vous submerger. Mais faut-il vraiment fuir internet et les réseaux ?
La première question que vous devez vous poser est, pour quelles raisons ai-je besoin d’être connecté aux réseaux sociaux ? Si la raison est objective alors tout va bien.
Si en revanche la réponse est simplement de rester en contact avec des amis, de lier des amitiés, ou de faire partie d’un groupe, alors la raison est purement subjective et accessoire.
Approche de l’artisan en matière de sélection d’outils
Cette approche à pour but de vous aider à évaluer la pertinence d’un outil quel qu’il soit par rapport à vos objectifs. Un outil ne devrait être utilisé que si ses influences positives dépassent ses influences négatives.
Appliquer la loi de Pareto à vos habitudes en matière d’internet
La première étape consiste à identifier vos objectifs les plus importants. La liste doit être la plus courte possible afin de ne conserver que les objectifs qui comptent réellement. Pour chaque objectif, indiquez les 2 ou 3 activités importantes permettant d’atteindre cet objectif.
La seconde étape consiste à prendre chaque outils réseau que vous utilisez puis à l’évaluer au regard de chacune des activités de vos objectifs. Posez-vous simplement la question : l’outil est-il important, moyen ou sans intérêt pour l’activité ?
La loi de Pareto, basé sur des observations, stipule qu’environ 80% des effets sont le produit de 20% des causes.
Cela signifie que seules 20% des activités d’un objectif donné, constituent 80% de l’effort à mener pour atteindre cet objectif. On peut avoir de nombreuses activités pour un objectif, mais seules les 2 plus importantes vous feront avancer vers votre objectif.
En reportant votre attention sur des activités moindre, vous réduisez votre temps et votre attention, sans avancer significativement vers votre objectif.
Par conséquent, abandonner un outil de réseau ne vous faisant que peu avancer vers votre objectif, vous permet de libérer du temps pour une autre activité.
Déserter les réseaux sociaux
Avez-vous déjà fait l’expérience de mettre certains de vos objets de côté afin de voir, si dans le temps, vous en aviez réellement besoin ? Qu’en serait-il réellement si vous vous sépariez de ces objets ? Votre quotidien serait-il différent ?
Cette stratégie, différente de celle basée la loi de Pareto, vise à vérifier l’utilité réel d’un service en ligne, en arrêtant simplement de l’utiliser durant 30 jours.
Passé ce délais, évaluer ces outils à l’aide des deux questions suivantes: les 30 derniers jours auraient-ils été meilleurs si j’avais continué à utiliser ce service ? Mon absence a-t-elle eu un impact ?
Si la réponse aux deux questions est non, alors il est inutile de continuer à utiliser ce service. Si la réponse est oui à une des deux questions alors ce service vous est utile.
La grande majorité des réseaux sociaux, n’ont pour seul intérêt que d’utiliser vos données personnelles et votre attention dans le but de les revendre à des publicitaires. Se déconnecter durant 1 mois permet de prendre conscience du rôle réel de ces services.
Ne pas utiliser internet pour vous divertir
L’utilisation des réseaux sociaux n’est pas la seule activité en ligne néfaste pour la concentration et qui consomme votre temps. Le simple fait de surfer sur la toile peut avoir le même effet, et se résumer à une simple séance de cliques.
Certains sites sont exclusivement pensés dans le but de retenir encore et encore votre attention. Le danger de ces sites, est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un compte enregistré pour accéder au contenu. Un simple marque page depuis votre navigateur suffit.
Règle n°4 : Fuir la superficialité
La durée du travail en profondeur, comme l’a démontré lors de ses recherches K. Anders Ericsson, ne peut excéder au cours d’une journée, 1h30 pour un néophyte, et peut s’étendre jusqu’à 4 heures pour un expert. Au-delà, le bénéfice retiré pour l’exécution d’une tâche demandant des ressources cognitives importantes est réduit.
Il est donc tout à fait envisageable au cours d’une journée de 8h, de caser des heures de travail en profondeur ainsi que des heures de travail superficiel, sans effet négatif pour la concentration.
Le danger apparaît lorsque la quantité de travail superficiel au cours d’une journée empiète sur les heures qui devraient être allouées au travail en profondeur. Les stratégies à suivre vous aideront à tenir compte de cet état de fait.
Planifier chaque minute de votre journée
De nombreuses expériences ont montré que la plupart des gens n’estiment pas correctement le temps passé à faire quelque chose. Cela tient du fait que nous passons une partie de la journée en pilote automatique. Le problème peut être aisément contourné en planifiant chaque minute de votre journée.
En début de journée, inscrivez sur une feuille quadrillée les heures de la journée découpées en période de 30 minutes. Pour chaque tâche, dessinez un cadre représentant le temps alloué à cette tâche, puis son nom. Rassemblez les tâches courtes au sein d’un même créneau afin de ne pas planifier d’activité inférieur à 30 minutes. Pensez à planifier le déjeuner et les pauses détentes.
Les premières difficultés que vous allez probablement rencontrer sont les estimations erronées du temps nécessaire pour l’exécution de certaines tâches ainsi que des interruptions de votre emploi du temps pour de nouvelles obligations.
Une autre tactique consiste à prévoir des créneaux de rattrapage au cours de la journée. Il est important de comprendre que le planning est avant tout un guide, mais qu’il ne doit pas être une contrainte absolue.
Sans structure, le temps est rapidement fragmenté par le superficiel et ne favorise pas la créativité. L’intérêt est d’exploiter au maximum le potentiel de votre journée.
Quantifier le degré de profondeur de chaque activité
Planifier son temps permet de quantifier le temps à consacrer aux tâches superficielles.
Mais le degré d’importance d’une tâche peut ne pas être simple à cerner.
Définition de la tâche superficielle: tâche logistique non exigeante sur le plan cognitif souvent exécutée en étant distrait, sans efforts, sans valeur et facile à reproduire.
Pour évaluer le degré d’importance ou de superficialité d’une tâche, posez-vous la question suivante: Combien de mois me faudrait-il pour former un jeune universitaire fraîchement diplômé et ne connaissant pas mon domaine pour exécuter cette tâche ?
À contrario, une tâche ne nécessitant pas d’expertise est une tâche superficielle.
Demander à votre patron un budget tant pour les tâches superficielles.
Cette stratégie vise avant tout à vous faire prendre conscience du pourcentage de temps que vous devez consacrer à des tâches superficielles.
Si vous êtes indépendant, ce questionnement vous permettra de mettre une valeur précise sur les tâches qui comptent réellement pour l’avancement de votre entreprise. Vous réduirez ainsi les activités qui ne génèrent pas suffisamment de valeur.
Généralement, le pourcentage de temps consacré aux tâches superficielles se situe entre 30% et 50%. Définir clairement le budget alloué, permet de mettre des limites aux tâches que vous laissez entrer dans votre emploi du temps.
En posant la question à votre supérieur, vous obtenez le soutien nécessaire vous permettant de rejeter une obligation.
Terminer votre travail à 17h30
En vous fixant une limite pour vos horaires de travail, vous rendez votre vie professionnelle plus productive, et centrée sur le travail en profondeur.
La productivité à horaires fixes, s’obtient en déterminant par exemple une durée de travail hebdomadaire fixe ainsi qu’en mettant en place des règles strictes dans le but de respecter cette contrainte. Fixer une limite de temps oblige à s’organiser.
Il faut apprendre à émettre un refus net à l’encontre de tâches non nécessaires, tout en restant flou sur les motivations du refus, et ce afin que le demandeur ne puisse argumenter contre votre excuse.
Attention au mot “oui”, qui peut facilement fractionner votre temps et grignoter votre emploi du temps. Le demandeur doit avancer des arguments sérieux.
Devenir difficile à joindre
L’email est un outil bien ancré dans les habitudes de travail. Il accapare cependant une partie importante de l’attention. Avoir un contrôle réel sur cet outil est important.
Conseil n°1 : Faire en sorte que les personnes qui vous envoie un email fassent un effort supplémentaire
Le filtre d’expéditeur est un moyen simple pour les entrepreneurs et les indépendants de reprendre le contrôle de leur temps et de leur attention.
La convention sociale veut que vous répondiez à tous les messages. Ainsi, en indiquant à l’expéditeur que vous ne répondrez probablement pas, vous les obligez à avoir un motif sérieux.
La boîte de réception n’est alors plus une source d’obligation. Les messages non lus peuvent être ignorés. C’est également un bon moyen de donner plus de crédit à votre réponse, car elle n’est attendue que si vous jugez le message important.
Conseil n°2 : En faire plus lorsque vous envoyez des emails ou y répondez.
De nombreux emails sont des mines d’anti-productivité potentiel. En particulier les messages interrogatifs.
Plutôt que de formuler une réponse rapide, préférez une réponse centrée sur le processus en vous posant la question suivante : “Quel est le projet associé à ce message et quel est le processus le plus efficace en matière de message généré pour que ce projet soit mené à bien ?”
En effet, un projet que vous recevez ou que vous soumettez, occupe votre espace mental. En refermant la boucle correctement vous libérez des ressources cognitives.
Conseil n°3 : Ne pas répondre
Tous les messages que vous recevez méritent-ils une réponse et votre attention ?
Pour qu’un message obtienne une réponse, l’expéditeur doit convaincre le destinataire de la nécessité de répondre, et argumenter. La réponse ne doit pas nécessiter trop de temps ni d’efforts de votre part.
Même si cela vous met mal à l’aise, car la convention veut que l’on réponde, dites vous que les gens sont capables de s’adapter à votre méthode de communication.
Ainsi vous ignorez les messages difficiles et limitez le temps que votre boîte email occupe sur votre temps et votre attention.
Conclusion
La capacité à se concentrer et à fournir un travail en profondeur crée une existence riche de sens, de productivité et de créativité.
Le travail en profondeur n’est pas une posture morale à l’encontre de la distraction et du travail superficiel. Mais une habileté à repousser jusqu’à leur limites vos capacités cognitives.
La profondeur de concentration n’est pas une aptitude simple à acquérir. Cela requiert des efforts considérables et un changement des habitudes.
S’occuper sur les réseaux sociaux ou surfer sur la toile sans but est rassurant. Et il est souvent plus facile socialement et mentalement de coller à la culture de masse.
Mais si vous êtes prêt à sortir de votre zone de confort, à affronter vos peurs, et à consentir à fournir les efforts nécessaires, alors vous serez en mesure d’aller au bout de vos capacités, et d’accomplir de choses importantes.
Ma conclusion de musicien
La concentration et le travail en profondeur sont les meilleurs atouts et les leviers les plus efficaces que vous pouvez avoir afin de vraiment transformer votre jeu de guitare. C’est le moyen le plus sûr, avec la pratique délibérée de passer du stade de gratteux, à celui de guitariste.
Croyez-moi, avoir une belle technique et un joli son fait toute la différence. Ne laissez pas dormir le musicien qui est en vous ! Mais mettez en œuvre tous les moyens pour le laisser s’exprimer avec toutes ses capacités. Votre plaisir à faire de la musique, et votre capacité à transmettre des émotions feront de vous une personne rayonnante, riche d’une sensibilité et d’une vie intérieure passionnante.
La musique c’est la vie !
Bonne guitare !