Comment concilier vie de famille et musique en 4 étapes

Si comme moi, vous êtes un musicien et guitariste passionné, il est fort probable que vous passiez beaucoup de temps sur votre instrument. Entre le travail de la technique, les répétitions et les éventuelles prestations en public, il ne reste souvent pas beaucoup de temps ni de place pour la famille.

Le problème se pose d’autant plus lorsque l’on endosse également le rôle de parent. Les enfants sont une richesse émotionnelle incroyable et un bonheur au quotidien, mais ils peuvent également être une source de stress importante.

Comment trouver un temps de pratique qui soit satisfaisant, tout en étant réellement présent pour la famille et avoir des moments de complicité avec son conjoint et ses enfants ?

Dans cet article, je vous propose 4 étapes simples pour y arriver !

Cet article participe à l’évènement interblogueur “Comment concilier sa vie de famille et sa passion” du blog Baladeacheval.com. C’est un blog que j’apprécie, et mon article préféré est celui dans lequel Ariane parle du tourisme équestre : 8 raisons de prévoir une balade à cheval à l’étranger.

Première étape: poser clairement la problématique !

En premier lieu, il est important de poser les bases de la problématique pour bien comprendre où placer le curseur judicieusement.

Que se passe-t-il si je consacre tout mon temps à la musique ?

Si la musique est la plus haute de vos priorités et que vous y consacrez l’intégralité de votre temps, vous risquez de négliger d’autres aspects de votre vie, comme la famille et le bien-être personnel. 

Et à terme, cela peut avoir des conséquences négatives sur votre santé mentale et physique, ainsi que sur les relations avec votre conjoint et vos enfants. 

En délaissant votre famille au profit de la musique, des tensions peuvent se créer et particulièrement au sein du couple. Votre conjoint, si il ou elle ne pratique pas la musique peut avoir dû mal à comprendre que vous passiez autant de temps sur votre instrument. 

Travailler la technique et répéter des œuvres nécessite du temps (parfois de façon démesurée) ainsi qu’une grande disponibilité cognitive. Mais la plupart des gens ne connaissent pas cet aspect de la musique, car lorsque l’on voit le résultat, le jeu semble fluide et naturel. Peu de personnes réalisent qu’il a de nombreuses heures de travail à un tel accomplissement.

Ainsi, votre conjoint(e) peut se sentir délaissé(e) et développer une forme de jalousie vis à vis de la musique, alors que pour vous cela est naturel et sans ambiguïté. Vous aimez tendrement votre conjoint(e) et vous avez une passion pour la musique.

Cette différence de compréhension peut aboutir à des tensions importantes, au sein du couple. D’autant plus si vous pratiquez la musique depuis votre enfance, car le travail de l’instrument fait partie de votre schéma mental et de vos habitudes.

Les lecteurs de cet article on également lu : 3 habitudes essentielles pour être un musicien zen au quotidien

Cependant avec le temps ces tensions risquent d’occuper tout votre espace mental et ainsi miner votre créativité et votre sensibilité. Vous perdrez une partie conséquente de ce qui fait de vous un/une musicien(ne), car les émotions négatives ne vous permettront plus de vous exprimer musicalement.

Que se passe-t-il si je consacre tout mon temps pour mon conjoint et ma famille ?

Dans ce contexte, vous risquez de vous sentir frustré et de perdre votre motivation. Tout comme dans l’extrême opposé, cela aura un impact négatif sur votre bien-être et votre satisfaction personnelle. Vous laisserez des sentiments négatifs vous envahir, et vous serez finalement absent d’un point de vue émotionnel pour votre famille.

L’importance de trouver un équilibre

La musique, la créativité et la sensibilité se nourrissent de votre équilibre personnel et de vos émotions. Des émotions stables et riches vous laisseront une plus grande liberté d’expression dans votre jeu de guitare. 

Il est vrai que la technique est importante pour maîtriser l’instrument, mais elle est inutile si d’un point de vue cognitif vous n’êtes pas disponible pour transmettre des émotions.

La vie de famille et la complicité avec votre conjoint vous apporteront cette richesse de l’esprit nécessaire pour faire de vous un(e) musicien(ne) épanoui(e) et heureux(se), à condition de concilier équitablement les deux.

Deuxième étape: apprendre à se connaître

Nous sommes tous différents en ce qui concerne notre façon d’apprendre, de travailler la technique, une oeuvre ou de nous concentrer et de pratiquer la guitare ou un autre instrument de musique.

Il est donc important de bien comprendre dans quel contexte vous-êtes le/la plus efficace. À quel moment de la journée êtes-vous le plus disponible cérébralement et le plus créatif ? Et à l’inverse, y a-t-il des moments où pratiquer la musique n’est pas efficace pour vous ?  

Cela peut déjà vous donner de bonnes pistes pour la suite ! Car c’est durant ces périodes d’inefficacité que vous aurez le plus besoin de vous ressourcer auprès de votre famille.

Dans son ouvrage Deep Work de 2017, Cal Newport distingue plusieurs types d’organisations, qu’il qualifie de “Philosophie”. Essayez de déterminer celle qui est la plus en adéquation avec votre personnalité. Vous trouverez les détails de ces “philosophies” dans mon article qui résume la seconde partie de l’ouvrage de Cal Newport !

Troisième étape: dialoguez avec votre conjoint et votre famille

Cette étape est de loin la plus importante. Mais elle peut-être aussi la plus difficile, car au premier abord, elle peut-être source de frustration. Si tel est le cas, essayez de prendre du recul, et de bien poser la problématique comme je le suggère à l’étape une de cet article.

Les concessions sont parfois le meilleur chemin vers la réussite. Car elles obligent souvent à aller à l’essentiel. Il faut ainsi apprendre à les regarder objectivement et avec un certain détachement émotionnel.

Je vous l’accorde, c’est quelque chose qui est loin d’être simple lorsque la passion et la musique sont ancrés au plus profond de vous ! J’y suis particulièrement sensible, car la musique fait réellement partie de ma vie et de mon existence. Mais je sais aussi que l’équilibre est indispensable et que sans ma famille, la musique de devient silence !

Une fois que vous avez défini ce qui est le plus efficace pour vous en termes d’organisation pour une concentration optimale, il est important de discuter avec votre famille. 

Essayer de trouver des points d’équilibre. Vous pouvez par exemple définir ensemble des périodes durant lesquelles vous êtes totalement présent pour la famille et d’autres ou vous êtes concentré sur votre pratique instrumentale.

Ces discussions et réflexions devraient vous permettre de déterminer un volume d’heures et de périodes durant lesquelles vous pouvez vous adonner pleinement à la musique.

Par ailleurs, il peut être judicieux d’impliquer les membres de votre famille dans certaines activités musicales. Par exemple, en dehors du travail de mon instrument ou je pratique seul, nous jouons en famille dans une batucada et nous nous produisons en public en famille. C’est un moment incroyable, durant lequel je partage ma passion avec ma femme et mes enfants. 

Quatrième étape: organisez votre temps de manière efficace

Une fois que votre volume d’heures et vos périodes de travail ont été discutés avec votre conjoint(e) et votre famille, il est temps d’organiser votre temps. 

Fixez-vous des objectifs précis ! 

Quels sont vos objectifs les plus importants ?
Quelles sont les œuvres que vous aimeriez jouer en priorité (soyez réaliste) ?
Quelles sont les compétences dont vous avez besoin ?

Cherchez au fond de vous quel(s) style(s) de musique, quelles œuvres sont le plus proches de votre fonctionnement émotionnel. Il faut par exemple éviter des choix purement basés sur la technique et dont le but réel n’est qu’une forme de reconnaissance, parfois uniquement de ses pairs ou de certaines personnes de votre entourage, de vos amis. Objectivement cela n’a pas de sens ! Pensez-y vraiment ! Cela vous fera gagner un temps précieux !

La musique doit transcender ce genre de chose. Laissez parler votre cœur et tournez-vous vers ce qui vous touche vraiment et qui est accessible simplement. Le public est bien plus sensible que vous ne le pensez à ce que vous êtes capable de transmettre. Cela vous apportera plus de satisfaction, plus de reconnaissance, nécessitera moins de travail technique et vous permettra d’avoir des objectifs plus réalistes.

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En déterminant clairement vos objectifs, vous serez en mesure de mieux cibler votre travail technique et vous assurer de ne pas perdre de temps.

Soyez honnête avec vous même ! Vous serez plus heureux et plus présent pour votre famille !

Utilisez un tableau de progression

Le tableau de progression va vous permettre de mesurer vos progrès sur la base d’indicateurs objectifs.

En ce qui me concerne, je liste tous les exercices techniques dans un fichier Google Sheet. Pour chaque exercice je détermine le tempo qui correspond à ma zone de confort, puis celui qui se trouve juste au dessus, là ou l’inconfort force ma concentration à être optimale.

Dans la colonne objectifs, j’indique le tempo que j’aimerais atteindre pour ma zone confort. Puis je calcul la marge de progression nécessaire pour atteindre cet objectif. 

Ce dernier indicateur me permet de classer les exercices par priorité. Plus la différence entre le tempo de ma zone de confort et celui de mon objectif est important, plus l’exercice a une priorité élevé. Je pondère toutefois avec un coefficient pour que ma liste reste cohérente. Je veux par exemple éviter que mes exercices d’échauffement se retrouvent en fin de liste. Cela n’aurait pas de sens !

Au fur et à mesure que je progresse sur une technique et que je me rapproche de l’objectif, l’exercice perd en priorité, au profit d’un autre. Je limite ensuite chaque exercice technique à 6 minutes, ce qui m’oblige à avoir une forte concentration. Entre chaque exercice, je fais une courte pause les yeux fermés afin d’enclencher une consolidation immédiate.

En procédant ainsi, mes séances de travail sont parfaitement optimisées, et je sais où j’en suis par rapport à mes objectifs.

Je parle également du tableau de progression en version simplifiée dans mon article : apprendre Beautiful Love à la guitare.

Tenez un journal de bord

Le journal de bord permet de noter les difficultés rencontrées. Il est ainsi plus simple de se rappeler ce sur quoi il faut se concentrer lors de la prochaine cession pour un exercice technique, une œuvre ou un passage difficile.

J’y note également les points d’améliorations et mes impressions.

Faites des séances de travail technique plus courtes 

Si vous le pouvez, optez pour des séances plus courtes mais plus fréquentes. Cela vous permettra de rester concentré et de mieux retenir ce que vous avez appris, tout en vous laissant du temps pour d’autres activités.

Lorsque vous avez terminé, refermez vraiment le couvercle et soyez pleinement présent pour votre famille et votre conjoint(e).

En vous détachant cognitivement de votre pratique instrumentale, vous permettez à votre cerveau de consolider plus rapidement ce que vous avez travaillé. Ainsi vous progresserez plus rapidement vers vos objectifs.

Conclusion

Concilier la vie de famille et celle de musicien n’est pas une chose facile. Et les incompréhensions peuvent être nombreuses. C’est la raison pour laquelle il est très important d’avoir un dialogue parfaitement ouvert et pragmatique avec son/sa conjoint(e) et sa famille. Et j’insiste vraiment sur le coté pragmatique ! Ne vous laissez pas embringuer par vos émotions et votre ego à ce sujet !

Vous allez devoir faire des choix et des compromis, mais au final, votre pratique sera plus optimisée, plus efficace et votre vie émotionnelle plus équilibrée. Votre créativité et votre expression musicale seront plus riches d’un point de vue émotionnel.

Quelles sont vos meilleures stratégies de musicien pour concilier votre passion pour la musique et votre vie de famille ?